Quand la mort frappe une PME

Chaque année, on déplore au Québec une soixantaine d’accidents mortels au travail. L’impact est particulièrement dévastateur lorsque la tragédie frappe de petites entreprises, tissées serré et souvent démunies. Comment s’en relèvent-elles ?

Un terrible choc

Dans une PME, une mort par accident au travail frappe toujours au coeur de l’entreprise. Et de ses propriétaires.

Service de pneus C.D. a connu cette tragédie.

Aussitôt les salutations faites, il a parlé de son fils.

À travers la vitre qui sépare son petit bureau du garage, Yvon Dufour a désigné la camionnette de service blanche, portant sur une aile le numéro 33 cerclé de noir.

33 pour 33 ans.

« C’est l’âge de mon fils quand il est mort, en 2015. »

Fauché dans la force de l’âge par un cancer du cerveau, Marc-André travaillait avec son père et devait reprendre l’entreprise.

La mort d’un de ses jeunes employés dans un accident de travail, deux ans et demi plus tard, a d’autant plus bouleversé l’entrepreneur.

L’accident

Faussement bourru, souriant, solidement charpenté, Yvon Dufour est propriétaire depuis 40 ans de Service de pneus C.D.

Située dans le secteur industriel de l’arrondissement de LaSalle, la petite entreprise est spécialisée dans l’installation et la réparation de pneus pour véhicules de toutes tailles.

Le 1er février 2018, Georges avait répondu à un appel de service pour l’installation de deux pneus neufs sur une chargeuse, dans la cour du client. Pour retirer les roues, il avait soulevé le train arrière à l’aide d’un cric oléopneumatique, placé sous le différentiel au centre de l’essieu. Il avait stabilisé l’essieu en glissant deux chandelles – des supports ajustables en hauteur – à ses extrémités.

Au moment de la remise en place des roues, il a retiré les chandelles, puis s’est glissé sous la chargeuse pour actionner manuellement la soupape du cric, afin de rabaisser l’essieu à la bonne hauteur.

L’abaissement soudain a entraîné une rotation de l’essieu autour de son pivot central, déstabilisant le cric en retour. L’arrière de l’engin de 12 tonnes s’est dérobé, écrasant Georges sous son poids.

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Paru sur LaPresse.ca (Le 22 avril 2019)

Par Marc Tison